CEPFE
Commission d'Etude
sur la Place des Femmes
dans l'Eglise
Quel avenir
après le synode ?
Nous, qui nous reconnaissons croyants et croyantes catholiques, pensons que nous n’avons pas le droit de nous taire. C’est même notre devoir d’exprimer notre inquiétude car le processus synodal qui dans sa première phase a soulevé de l’intérêt et même suscité chez beaucoup une attente sinon une espérance, s’achève en donnant le sentiment qu’il ne répond pas à cette espérance ; le symptôme le plus grave de cet enlisement est le fait qu’a été retirée de la discussion la question du diaconat féminin qui avait pourtant obtenu 72 % de votes favorables. D’une façon générale, il semblerait que la juste place des femmes dans l’Église soit implicitement « gênante » alors qu’elle fut pourtant très présente dans nombre des interrogations et des propositions des participant-es à la démarche synodale.
Ni partir, ni se taire, c'est le positionnement des associations qui luttent pour trouver des remèdes à la crise multiforme qui secoue l’Église catholique.
Nous le partageons avec tous ceux et toutes celles qui ont pour préoccupation primordiale la transmission de l’Évangile.
Comment pourrions-nous consentir à cette difficulté – sinon à ce refus – de l’Église à regarder en face les maux qui la ravagent, aux tentatives de revenir en arrière pour affronter demain ? Comment pourrions-nous nous résigner à ce que le catholicisme paraisse encore davantage s'éloigner de la culture et des aspirations de nos contemporain-es, ce qui accentue encore leur désintérêt ?
Comment pourrions-nous nous taire devant les phénomènes inquiétants qui se sont produits dans certains diocèses au cours de la seconde phase de la démarche synodale et qui semblaient procéder d’une volonté d’étouffement en totale contradiction avec cette démarche :
refus du débat, mise à l’écart ou censure de celles et de ceux qui, dans la lignée des conclusions de la première rencontre synodale, étaient acteurs et actrices lors de la seconde phase ?
Dans tous les champs de la société civile, du moins en Occident, l’inégalité entre femmes et hommes est en train d’être profondément remise en question. Elle n’existe plus sur le plan juridique si elle est encore présente dans les mentalités – parfois de façon inconsciente mais d’autant plus prégnante. Comment alors pourrions-nous nous taire devant son existence au sein de l’Église ? Cette inégalité, liée justement à l’état des mentalités, est pourtant un nœud, à la fois l’une des origines et le symptôme des maux qui ont conduit à la crise actuelle : cléricalisme, crimes sexuels, abus de pouvoir et même accaparement du pouvoir au sens large – pouvoir politique, administratif, même si des femmes sont aux postes de responsabilité dans certains diocèses, pouvoir de la parole, de l’interprétation – par une petite caste masculine et célibataire.
Comment pourrions-nous accepter le report du débat urgent sur cette inégalité et ses racines profondes que de nombreux catholiques – et pas seulement les femmes – appellent de leurs vœux ?
Nous ne nous résignons pas à nous taire et nous continuerons à proposer les mutations incontournables qui rendent possible de vivre l’Évangile et de transmettre son esprit.
CEPFE (Commission d’Etude sur la Place des Femmes dans l’Eglise)
Co-signataires : Comité de la Jupe, les Réseaux des Parvis, la CCBF, Saint-Merry-hors les Murs, le Groupe des Amis de Senlis, les Baptisés du Grand Paris
Quelques nouvelles de la CEPFE !
Après la publication des premiers rapports théologique et sociologique, les membres de la CEPFE se sont répartis en ateliers.
De nouveaux sages qui nous soutenaient sont devenus acteurs.
Explications :
Les études et travaux de la CEPFE sont élaborés par différents ateliers dont vous trouverez le tableau ci-dessous.
Dès la fondation de la CEPFE, ses membres ont jugé que le constat de la situation présente, pour nécessaire qu’il soit, ne suffisait pas ; pas plus que le « vœu pieux : Plus jamais cela ! ».
Les transformations structurantes et symboliques que la CEPFE, mais pas seulement elle, veut voir advenir doivent être fondées sur de solides arguments de toute nature.
Même si chacun de ces ateliers est consacré à un champ de recherche précis, leur but est d’aboutir à une convergence pour étayer de toutes les façons possibles et dans tous les domaines les propositions de changements qu’énonce, avec d’autres, la CEPFE.
Vous êtes invité.e.s à rejoindre ces ateliers, voire à en proposer de nouveaux.
Qu'est-ce que la CEPFE ?
Constitution
La Commission d’Études sur la Place des Femmes dans l’Église (CEPFE)
est à l'origine un collectif de chrétiennes et chrétiens aux expertises variées (théologie, sociologie, philosophie, diversité et inclusion, histoire, exégèse, gestion de projet, gestion du changement) qui se veut le plus large possible.
Constituée en association depuis juin 2024, cette commission est soutenue par diverses associations ainsi que par un Comité des Sages constitué de clercs, religieux et religieuses et de laïc.ques, apportant à notre projet un ancrage méthodologique et théologique, et dont la composition très ouverte accueille la réelle diversité de notre Église.
La CEPFE fonctionne de façon collégiale, notamment par la mise en oeuvre de sous-commissions de travail. La gouvernance de la CEPFE est définie par le conseil d'administration en accord avec toutes les personnes, morales ou physiques, impliquées dans le projet.
"Lève-toi, prends ton grabat et marche."
(Jn 5,8 ; Mc 2,9)
Objectif et Missions
Dans la continuité et la complémentarité du travail effectué depuis de nombreuses années par des associations et collectifs, la CEPFE a pour objectif d'écouter attentivement les baptisé.es de France sur ce qui fonctionne bien et ce qu'ils/elles estiment qu'il faudrait ajuster ou changer, pour contribuer à un renouvellement profond et visible de notre Eglise en France, au service et à l'image de Jésus.
A cet effet, elle s'est donné deux intentions principales :
1. CONSTATER
- Nous souhaitons diffuser un état des lieux sincère et transparent sur la place des femmes dans l'Église : sa place actuelle et sa place souhaitée par les baptisé.es de France.
- Nous sommes en train d'analyser en profondeur les contributions individuelles au synode.
- Nous proposons de recueillir de nouveaux témoignages par un questionnaire spécifique afin d'écouter plus largement.
- Nous souhaitons nous pencher sur les discriminations injustifiées au regard de l'Évangile afin de dresser des constats structurels, théologiques, anthropologiques, partager nos constatation et nos réflexions en les enrichissant par le dialogue.
2. PROPOSER & AGIR
Nous souhaitons identifier et coformuler les changements structurants et symboliques qui peuvent être mis en oeuvre dès aujourd'hui conformément au message de l'Évangile pour répondre en particulier aux questions suivantes :
- Comment permettre l'annonce de l'Évangile par les hommes et les femmes ensemble ?
- Comment remplacer les rapports de domination, voire de violence, dans l'Église par un "prendre soin" vraiment christique ?
- Comment "renforcer la présence des laïc.ques en général et des femmes en particulier dans les sphères décisionnelles de l'Eglise catholique"? (recommandation CIASE n°36)
- Quelles propositions concrètes peuvent être mises en place localement en France immédiatement ?
Ce chemin se veut une démarche interactive et vivifiante
qui permettra de situer la question de la place des femmes dans l'Église
dans sa dimension pleinement évangélique et apostolique
et, au-delà, de bénéficier des fruits de la présence de chacun, dans une diversité synodale.
PARTENAIRES
Vous souhaitez que votre association soit partenaire de la CEPFE ?
N'hésitez pas à nous contacter !